Il y a une semaine, je ne connaissais pas Nicolas Baier. Invitée par mon ami Nelson, jy allais sans attentes et surtout pour passer un moment avec mon cher ami. Quelle belle découverte! J’y suis même retournée avec mon Barry.

En général, j’aime consommer l’art contemporain sans connaitre le sous-texte ou les intentions de l’artiste. Je préfère apprécier une oeuvre pour ce que je vois devant moi. Cette fois-ci, nos interrogations qui seraient restées sans réponses… ont été grandement répondues!

Je vous invite à découvrir l’univers créatif de Nicolas Baier.

Lounge – Laine – 2022

De loin, on devine un espace, la joliement représentée par une grille vectorielle colorée. De près, on comprend qu’il ne s’agit pas d’une image, mais d’un tissage où les motifs sont crées par l’entrecroisement de fils de colorés. Une tapisserie contemporaine. Intéressant… Mais comment ou plutôt par qui, cette oeuvre a été réalisée?

On nous explique qu’il s’agit d’un rendu 3D, d’un espace choisi par l’artiste, réalisé par la technique du Jacquard. Les métiers Jacquard, dont les premiers prototypes remontent au 18e siècle, ont permis la mécanisation du tissage. Utilisant le système de cartes perforées, il serait considéré comme l’ancêtre du premier ordinateur, qui utilisera aussi, ces mêmes cartes perforées, pour la programmation, deux siècles plus tard. On se trouve donc, devant une représentation actuelle d’un modèle 3D, reproduit par le même procédé, qui a engendré cette technologie, aujourd’hui indissociable de nos vies. Vraiment, intéressant !

A travers différentes réflections, l’artiste expose, voir oppose le monde technologique, au monde naturel. L’espace perçu, l’espace caché, l’espace intérieur, l’espace extérieur. Ce qu’on voit. Ce qu’on montre. Ce qu’on laisse derrière nous. Les oeuvres se transforment au passage, en offrant une perception changeante selon l’angle, la distance ou le point de vue. À travers les surfaces réfléchissantes et les effets miroirs, le spectacteur se retrouve, faisant partie des oeuvres.

Volcan, 2022 – Mousse haute-densité, résine d’epoxy, aluminium

SAS – Acide polylactique, résine d’epoxy, alumium – 2022

L’oeuvre SAS, apparait au loin comme un trou noir dans le mur blanc de la galerie. Tel une porte, l’oeuvre apparait comme une surface noir et opaque, presque miroir… qui cache pourtant bien plus qu’on puisse le deviner. En s’approchant, on découvre une grande maquette. J’y vois d’abord une ville. On nous explique que l’artiste, a ”scanné” toutes les composantes d’un ordinateur pour en faire une maquette virtuelle qui est ensuite matérialisée avec l’aide d’une imprimante 3D. En plaçant la maquette, derrière l’écran noir, l’artiste fait référence à l’écran de l’ordinateur et de nos traces numériques… laissées derrière.

Tout au long de la visite, par les différentes réflections, le spectacteur se retrouve comme faisant partie de l’exposition. Tellement… que nous nous sommes même permis, d’intervenir avec certaines oeuvres, en y ajoutant une nouvelle couche virtuelle!

J’espère ne pas avoir dénaturé les oeuvres. Il s’agit ici de quelques extraits d’une exposition magistrale. J’espère vous avoir donné l’envie de sortir de votre zone et d’aller découvrir un univers artistique, complètement fantastique !

Nicolas Baier – Galerie Blouin Division jusqu’au 11 mars 2023

Nicolas Baier – Site Web